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A square with a children’s playground, florists, cafes, a fountain, lawns and flower beds, benches ...
Lonely, on one of the benches, saw Madame Rose. Administratively classified S.D.F., she has been living on site for several years. At dusk, she covers her bench with a blue plastic canvas, she transforms it into a room.

What life can a vagabond, always alone, endure?

A former accountant, she spends her time between rescuing injured animals, gardening and recycling plants. She collects unsold florists, stacks them, organizes them meticulously at the foot of a plane tree in the square. She baptized this accumulation; «the garden» and feeds it daily with flowers and foliage.

Care, plant, create, as a means of survival.

With the agreement of Madame Rose, I photographed the garden regularly. It reflects the seasons. He embodies his energy. In summer, under the sun, it evokes a haystack. In winter, branches of fir and holly transform it into a Christmas mountain.
Decaying garden where each plant interprets its role. Humus rubs shoulders with and nourishes the rose. Dried and fresh leaves intertwine. A harmony emerges from this chaos.
I took photographic samples from the garden. 


Mrs. Rose, still dressed in pink, sheltered on a bench, her ear glued to her radio. Vegetarian, she works for the protection of nature and animals.

How does it combine marginality and integration into the surrounding spheres of thought? 

Year after year, the inhabitants of the neighborhood have seen it wither, curl up. Some wanted to watch over her, talk to her, offer her clothes, food. Make sure she’s there, alive and well.
Others wanted it to disappear.

Where are the boundaries of individualism and solidarity?

One morning in January 2020, men in uniform were busy around his sculptural pile, they put away the garden in green packaging, a field of full and well-aligned garbage bags. They picked up the bags. We saw Mrs. Rose once or twice and then no longer... 
 

 

Une place dotée d’un square de jeux pour enfants, de fleuristes, de cafés, d’une fontaine, de pelouses et massifs fleuris, de bancs…

Solitaire, sur l’un des bancs, vit Madame Rose. Classée administrativement S.D.F., elle réside sur place depuis plusieurs années. Au crépuscule, elle couvre son banc d’une toile de plastique bleu, elle le transforme en chambre.

Quelle vie une vagabonde, toujours seule, peut-elle endurer ?

 

Ancienne comptable, elle égrène son temps entre le sauvetage d’animaux blessés, le jardinage et le recyclage de végétaux. Elle récupère les invendus des fleuristes, les empile, les organise méticuleusement au pied d’un arbre de la place. Elle a baptisé cette accumulation ; « le jardin » et le nourrit quotidiennement de fleurs et feuillages.

Soigner, planter, créer, comme moyen de survie.

Avec l’accord de Madame Rose, j'ai photographié régulièrement le jardin. Il reflète les saisons. Il incarne son énergie. L’été, sous le soleil, il évoque une botte de foin. L’hivers, branches de sapins et de houx le métamorphosent en montagne de Noël.

Jardin en décomposition où chaque végétal interprète son rôle. L’humus côtoie et nourrit la rose. Feuilles asséchées et fraiches s’entremêlent. Une harmonie émerge de ce chaos.

J’ai prélevé photographiquement des échantillons du jardin.

Mme Rose, toujours vêtue de rose, à l’abris sur un banc, l’oreille collée à sa radio. Végétarienne, elle œuvre pour la protection de la nature et des animaux.

Comment conjugue-t-elle marginalité et intégration aux sphères de pensées ambiantes ?

Année après année, les habitants du quartier l’ont vu s’étioler, se recroqueviller. Certains ont souhaité veiller sur elle, lui parler, lui offrir des vêtements, de la nourriture. S’assurer qu’elle soit là, bien en vie.

D’autres ont désiré qu’elle disparaisse.

Où sont les frontières de l’individualisme et de la solidarité ?

Un matin de janvier 2020, des hommes en uniforme se sont affairés autour de son amoncellement sculptural, ils ont rangé le jardin dans des emballages verts, un champ de sacs poubelles pleins et bien alignés. Ils ont ramassé les sacs. On a revu Mme Rose une ou deux fois et puis plus…

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