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Confronted with the use of light as a brush, it is essential to ask oneself questions about painting (drawing, matter, composition, color having been dismissed...) and to ponder how they intersect with questions about light (speed, distance...); that is to say: how questions about space meet questions about time.
Matter has fallen from the stars, from the Milky Way - "O - luminous sister - of - the - white - brooks - of - Canaan"; the maternal and feminine ray of the Moon, as soft as the caress from Death (1).
Space is the desert with moving dunes, the lunar landscape, the Zen stone garden. Only scale is different. In those examples, space is nothing but time: time to stroll the ground, to scan the images, to trigger the flash bulb and expose the sensitive paper to light; time granted to the mental projection into the stone garden, time given to the device the artist submit to one.
The knowledge that is always carried along by light is not in words here, it is not in the knowing nor the believing, rather in a seminal verb which is, paradoxically, silence. For those works interact in a series of abstractions that will not illustrate the world but foster a meditation: in search of the way the world speaks unto itself. The knowledge brought by that light is purely perceptive and experimental. With the proposed experiment, inversion is used as in photography: it is a foundation. One walks on the light, head in the shadow. The same way a "camera obscura" puts the world upside-down in order to produce a more faithful image, passing through the experiment of a device dealing with light necessarily brings some truth. The first one is undoubtedly that we are put in the moth's place, stubborn that we are to always be willing to go from our night to its day.
Claire Peillod
(1)
"dead swimmers will we follow painfully thy path towards other nebulae ?"
G. Appolinaire... continuation.
Face à une utilisation de la lumière comme d'un pinceau, l'important est de se poser des questions de peinture (matière-dessin, plan, la couleur ayant été congédiée…) et de voir comment elles croisent des questions de lumière (vitesse, distance…) ; autrement dit : comment des questions d'espace rejoignent des questions de temps.
La matière est tombée des étoiles, de la voie lactée "Ö-sœur-lumineuse-des-blancs-ruisseaux-de-Canaan" (1); le rayon maternel et féminin de la lune, doux comme la caresse de la mort.
L'espace est celui de déserts aux dunes changeantes, du paysage lunaire, du jardin minéral zen. Seul change l'échelle. Dans ces exemples, l'espace n'est que le temps : temps d'arpenter le sol, de parcourir les images, durée du flash pour l'exposition du papier sensible à la lumière ; temps accordé à la projection mentale dans le jardin minéral, temps donné au dispositif que propose l'artiste.
La connaissance que porte toujours avec elle la lumière, n'est pas ici dans les mots, elle n'est pas non plus dans le savoir ni dans la croyance ; plutôt dans un verbe originel qui est, paradoxalement, silence. Car ces œuvres participent à une lignée d'abstraction qui refusent de parler sur le monde, au profit d'une méditation : à la recherche de la façon dont le monde parle en soi. La connaissance de cette lumière-ci est purement perceptive et expérimentale. Dans l'expérience proposée, l'inversion est utilisée comme dans la photographie : elle est fondatrice. On marche sur la lumière, la tête dans le noir. Comme une "caméra obscura" met le monde sans dessus-dessous pour en rendre l'image la plus fidèle, le passage par l’expérience du dispositif lumineux apporte nécessairement une vérité. La première est sans doute qu'elle nous met dans la peau du phalène, obstinés que nous sommes à toujours vouloir passer de notre nuit à son jour.
Claire Peillod
(1) "nageurs morts suivrons-nous d’ahan ton cours vers d'autres nébuleuses ?"
G. Apolinaire